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SOUVENIRS

qu’avec toutes les Princesses de Lorraine, et tous leurs cousins de Rohan, de la Tour-d’Auvergne et de la Trémoille. Je ne parle pas des grands-officiers de la couronne, des premiers officiers de la cour, ni des simples officiers de la maison du feu Roi, qui remplissaient toute l’église, et c’était au point que la Duchesse d’Albret ne put jamais arriver jusqu’à la grille du sanctuaire, où sa belle-sœur avait ménagé pour elle une place entre nous deux.

La seule chose qu’on pût remarquer aux funérailles du Roi à Saint-Denys, c’est que les Pairs de France ne voulurent pas recevoir et refusèrent de rendre le salut au Grand-Maître des cérémonies, M. de Dreux, parce qu’il avait salué Messieurs du Parlement avant Nosseigneurs les Ducs, ce qui fit entrer toute la haute noblesse en frénésie.

Une autre bonne parole d’honneur avait été donnée par M. le Régent contre une usurpation des Présidens-à-Mortier, qui ne voulaient plus se découvrir en prenant l’avis des Pairs de France en Parlement. C’était une contestation qui durait depuis longues années, et qui s’était mortellement envenimée de part et d’autre. Le Cardinal de Mailly, Archevêque de Reims, et, en cette qualité, premier Pair de France, avait obtenu du Régent la promesse formelle de sa protection pour la Pairie, et de plus S. A. R. avait pris le même engagement avec le Duc de la Trémoille, premier Duc de France (attendu qu’il est plus ancien Duc que celui d’Uzès, qui n’est que le doyen des pairs laïcs). M. le Régent n’en tint pas plus de compte que de ses paroles