qu’ils n’ont jamais exercé la moindre apparence de souveraineté[1]. À la vérité, vous entendrez dire, un quart d’heure après, et quelquefois dans le même salon, que les anciens Montmorency ne subsistent plus, et que ceux de nos jours ne le sont que par les femmes, ce qui n’a pas l’ombre du sens commun. Les trois branches actuelles de cette maison n’avaient jamais été perdues de vue, et sont tout aussi bien Montmorency que le dernier de leur branche ducale, qui n’avait pas laissé d’enfans : ne vous laissez donc ni subjuguer par les uns, ni dérouter par les autres. Tous les Montmorency que vous rencontrerez, et qui sont au nombre de quinze ou vingt, sont indubitablement de cette ancienne maison ; mais il ne s’ensuit pas du tout qu’ils soient hors de pair avec la haute noblesse ! La première famille de France, après la maison royale, est évidemment celle de Lorraine ; la seconde est, sans contredit, celle de Rohan ; et la troisième est celle de la Tour d’Auvergne ou de Bouillon-Turenne, si vous l’aimez mieux ; la quatrième est, à mon avis, celle de la Trémoille, à cause de son titre légitime à la succession du royaume de Naples. Je vous avouerai, mon enfant, que la position nobiliaire des Princes de Tarente me paraît supérieure à la vôtre, mais ceci n’est qu’entre nous deux, bien entendu.
- ↑ On pense bien qu’il ne s’agit pas des la Tour d’Auvergne-Lauragais, dont on ne soupçonnait pas l’existence avant la révolution. Cette famille n’avait été connue dans l’ancien régime que sous le nom de la Tour-Saint-Paulet, et Mme de Créquy n’entend certainement parler ici que des Sires de la Tour, Ducs de Bouillon, Comtes d’Auvergne et Vicomtes de Turenne. (Note de l’Éditeur.)