Plessix-d’Argentré, à qui Madame de Grignan ne pouvait s’empêcher d’appliquer des soufflets, ce qui faisait dire à la mère du Plessis par votre grand’mère de Sévigné. — Voyez donc ces petites comme elle se jouent !… Il avait vu Madame de Sévigné souventes fois, mais on n’en pouvait rien tirer ni rien apprendre ; il en parlait absolument comme il aurait pu faire de Mme des Nétumières ou de Mme de la Botardais, lesquelles étaient les deux principalités de son canton. Il paraît même que la Seigneurie de la paroisse de la Botardais mouvait directement de la Duché de Penthièvre, et qu’elle avait droit de moyenne-justice. Je n’ai jamais su d’où relevait la Tour de Sévigné, ni votre Châtellenie du Bûron ; mais vous serez toujours à lieu de vous le faire dire par vos procureurs fiscaux, à l’âge et à l’époque où vous en devrez prêter foi et hommage. Je désire que votre Marquisat de Sévigné ne relève que de la Tour du Louvre, et j’espère que vous n’aurez jamais que le Roi pour suzerain[1].
- ↑ Tancrède-Adrien-Raoul de Créquy, Prince de Montlaur et petit-fils de l’auteur, qui lui adresse toujours la parole dans la première partie de ces Mémoires, était, comme on l’a vu par le tableau généalogique qui se trouve au commencement de cet ouvrage, l’héritier de la maison du Muy, et par là de celles de Simiane, de Grignan, de Sévigné et de Rabutin-Chantal. On y voit que Marie-Anne-Thérèse de Félix du Muy, mère du jeune Tancrède, était devenue Comtesse de Grignan, Marquise de Sévigné, Baronne de Chantal, etc., du chef de son aïeule Pauline Adhémar de Monteil de Grignan, Comtesse de Simiane, laquelle était la fille et l’unique héritière de Françoise de Sévigné, Comtesse de Grignan, l’héritière et la fille unique de Marie de Rabutin-Chantal, Marquise de Sévigné. (Voyez les Mémoires et