Page:Créquy - Souvenirs, tome 10.djvu/237

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que nous fust servye collation et nous estre reputs et raffraychiz, sans avoir respondeu aultrement que par signes de teste a ce peu qui nous fust dict par les serviteurs dicelui Seigneur des Alymes, le Maistre de lhostel appellé Noble Antoyne Valleton, personnage de grauité et ciuilité signalée, nous vint querir en compagnye de deux huyssiers vestus de velour noir, avec leurs chaisnes dor au col et portant leurs masses dargent sus les espaules, pour que nous allions pour parler au dict seigneur leur maistre, au lieu quil nous attendoist, et nous trousvasme iceluy Seigneur des Alymes en sa chambre assiz, et là, sans neul salver je fis mon harangue ainsi quil suit :

Hault et Puissant Seigneur, celuy qui a faict toutes choses uisibles, inuisibles, celestres et terrestres, celuy quy dispoze le cœur des princes a la gratuité et qui doibs agreer les sujects danz leur soubmission, puysse t il touts jours de pluz en pluz glorifyer son Altesse de Savoye, par laquelle moy, Chablays qui suis son Herault, je suis enuyé ceans pour vous sommer et commander que vous rentryez en son obeyssance et vous rendre emprez sanz aultre delay ; pour la vous remettre a la merci de sa justice, en vous sousvenant des biens exquiz et favœurs que vous a faytes, au point que neul aultre en ses estats ne fust plus advant en son amour et pluz hault en lexercice de son auctorité que ne lestiez et pouuez lestre encore. En oultre, vous sommer et commonder a moy bailler, pour mon dict Seigneur le Duc, certaines lettres clauses, instructions speciales et aultres instruments de son archive que vous retennez ou semblez voulloyr debtenir a