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DE LA MARQUISE DE CRÉQUY.

par les débats et les pièces au procès. Je sais très-bien que notre version n’est pas tout-à-fait conforme à celle du Régent et de l’abbé Dubois, mais vous conviendrez que ce n’est pas une raison pour qu’elle ne soit pas la plus sincère et la plus véritable ? Le Comte de Horn était certainement punissable, et de Milhe avait bien mérité la mort ; mais ceci n’empêche pas que M. Law et M. Dubois, protecteurs naturels des agioteurs et des filoux de la rue Quincampoix où se tenait la foire du système, n’aient employé les moyens les plus étrangement odieux pour obtenir de la Tournelle une sentence inique, exécrable, atroce ! Toujours est-il que, sans tenir compte à ce malheureux étranger de ce qu’il avait été volé, provoqué par un outrage et frappé sur la figure ; de ce qu’il était à peine rétabli d’une aliénation de cerveau, de ce que la blessure qu’il avait faite était peu de chose et n’avait pu déterminer la mort ; enfin de ce qu’il n’avait jamais, jusque-là, ni vu ni connu ce meurtrier piémontais et de ce qu’il avait constamment refusé, non seulement d’ouvrir, mais encore de toucher au portefeuille. – Le supplice de la Roue… Je n’y saurais penser, encore aujourd’hui, sans horreur pour le Régent !

Aussitôt que l’arrêt fut prononcé, nous primes le deuil, nous nous réunîmes en même nombre et au même lieu que le jour précédent. On discuta pendant à peu près une heure.

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(Lacune d’une vingtaine de lignes.)

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nous établir dans la salle des Gardes, et nous fîmes remettre au Régent la requête suivante, à l’effet d’en