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SOUVENIRS.

ton suffisant et pleinement confiant, c’est le Marquis de Montesson, mon père et votre ami.

— Monsieur de Montesson n’est ni marquis, ni votre père, ni mon ami, répliqua le Maréchal avec une férocité dont votre grand-père et mon fils n’auraient jamais été capables. Et ce qu’il y a de curieux, c’est que j’en étais restée solidaire envers les Montesson, qui croyaient toujours que je devais les détester. Défiez-vous de ces gens-là, s’il en existe encore et si vous les rencontrez jamais[1].

En fait de belles acerbités de notre François premier du nom, en voici deux que je tiens de Mme de Coulanges, et que je ne veux pas laisser perdre. Mme de Coulanges les tenait de sa vieille tante, Mme de Choisy, la mère de cet Abbé Comtesse des Barres, et ceci nous ramène au jeune temps du Maréchal de Créquy, qualifié pour lors Duc de Lesdiguières ou Prince de Poix, car il avait porté ces deux noms avant la mort de son grand-oncle Charles II. Toujours est-il que le Cardinal de Richelieu se trouvait en grande compagnie sur un

  1. « Ne sont-ils pas des gens de qualité ? me disait un jour Madame. — Oh ! des gens de condition, tout au plus, répondit Monsieur. Ils descendent de la vieille Dallard, nourrice de Louis XIV, à qui la Reine-Mère avait donné la seigneurie de cette petite paroisse de Montesson qui est auprès de Versailles ; et quant à ces Girardins qui soutiennent votre adversaire M. Lejeune, je vous dirai qu’ils tirent leur origine d’un paysan d’Argenteuil dont il est question dans l’Abbé Lebœuf, tome IV, page 16. Il fut assassiné par les Huguenots ; ett c’est le plus beau de leur histoire. De quoi se mêlent-ils, à propos d’héraldique et de généalogies ! »
    (Extrait d’une lettre du Mis de Créquy, fils de l’Auteur.)