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SOUVENIRS.

Les erreurs favorables, si nombreuses qu’elles soient, font encore moins de dupes que la malveillance, et, du reste, on revient toujours des premières avec facilité. Vous avez pu remarquer que ladite demoiselle Dupont ne manque pas d’esprit naturel, et je me souviendrai toujours d’une réponse qu’elle osa faire à l’Évêque de Ruremonde en sortant du catéchisme. — Mon enfant, qu’est-ce que vous portez là ? lui demanda-t-il. (Elle avait une image encadrée dans la main avec 9 ou 10 ans sur la tête.) — Ah ! ah ! c’est un portrait de M. Vincent ? reprit le vieux janséniste. C’est un bel objet que votre M. Vincent ! — Mais, Monseigneur, il est aussi vénérable que votre M. Pâris, et pour le moins ! lui répliqua-t-elle avec autant d’équité que de présence d’esprit.

Je vous préviens que tous les quesnellistes en sont restés là sur le Bienheureux Vincent de Paul, dont ils ne veulent jamais admettre ni la sainteté ni la canonisation. Ils ne sauraient lui pardonner sa déclaration contre l’Augustinus, et si vous en voulez faire l’épreuve, il est suffisant d’en parler avec le premier venu des jansénistes : vous verrez qu’il en est encore à monsieur Vincent.

Les seules personnes avec qui le Duc Louis d’Orléans fût resté en relations plus ou moins fréquentes étaient le Marquis de Paulmy, à qui ce prince écrivait continuellement pour le questionner, parce qu’il était (M. de Paulmy) père temporel des

    valet de chambre de Mme de Créquy, et tante de la célèbre Mme Roland.