a sollicitée d’accorder un rang à la maison de Lorraine immédiatement après les princes de votre sang royal, et qu’il avait été réglé qu’au bal paré, qui doit avoir lieu pour le mariage de Monsieur le Dauphin, Mademoiselle de Lorraine danserait avant toutes les dames de la cour : honneur si distingué que, dans votre auguste maison, il n’est pas même accordé aux branches aînées sur les branches cadettes, et qu’il ne l’a jamais été qu’aux filles du sang royal sur les femmes de qualité.
« Ils croient, SIRE, qu’ils manqueraient à ce qu’ils doivent à leur naissance, s’ils ne vous témoignaient combien une distinction aussi humiliante pour eux qu’elle est nouvelle ajouterait à la douleur de perdre l’avantage qu’ils ont toujours eu de n’être séparés de Votre Majesté et de sa famille royale par aucun rang intermédiaire, et s’ils ne vous représentaient, avec le plus profond respect les raisons qui s’opposent à des prétentions qui ne blessent pas moins la dignité de la nation et de votre couronne que les prérogatives de la noblesse française. Ils se flattent qu’elles toucheront Votre Majesté, et que sa bonté ne lui permettra pas de souscrire à une demande dont l’effet ne pourrait que mortifier un corps qui a toujours été le plus ferme soutien de la monarchie, et qui n’a cessé de prodiguer son sang et sa fortune pour en augmenter la gloire et la splendeur.
« Il n’y a point d’honneur, SIRE, dont la noblesse française soit plus jalouse que d’approcher de ses rois, et elle croit défendre le plus précieux de ses avantages en défendant le rang qu’elle tient auprès de Votre Majesté. Attachée au trône dès le commencement de la monarchie, elle n’en a jamais été séparée par qui que ce soit : c’est un ordre que les Rois vos prédécesseurs ont toujours maintenu ; et lorsque François Ier, pour faire honneur au Duc d’Albanie, frère du roi d’Écosse, qui était en France, le fit placer entre un prince du sang