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Page:Créquy - Souvenirs, tome 6.djvu/128

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SOUVENIRS

attractions respectives. Il y parlait également de la propriété des aimans à laquelle il attribuait toutes sortes de vertus pour opérer la guérison des maladies. Mais cette association bizarre du neutonisme avec la cabale et l’astrologie ne lui valut aucun succès dans son pays. En arrivant dans le nôtre, il y fit paraître un Précis historique et recueil de faits relatifs au Magnétisme animal, et le plus grand nombre de ses lecteurs ne douta pas plus de sa bonne foi que de sa puissance magnétique. Il y disait avoir rendu la vue à Mlle Paradis (jeune aveugle), ce qui fut démenti par l’Académie de médecine, et il assurait qu’on pouvait penser pendant trois moi sans langue, ce qui parut inexplicable au point d’y faire supposer quelque faute de l’imprimeur. L’explication du docteur ne se fit pas attendre, et c’était un enchaînement de propositions inintelligibles.

Le fluide éthéré que M. Mesmer avait à sa disposition pouvait être augmenté par la volonté de l’homme et réfléchi par les glaces ainsi que par la lumière (il m’avait semblé que c’était concentré et absorbé qu’il aurait fallu dire), et du reste le même fluide pouvait être communiqué, propagé et appliqué par le son. Il était transportable et susceptible d’accumulation. Toutes les propriétés des substances matérielles et des êtres organisés se trouvaient soumise à l’intention et à la rémission de cet étranger fluide ; enfin Mesmer ajoutait à tout ceci que les êtres organisés sont analogues à des aimans, qu’ils ont des pôles ainsi que des antipathies matérielles, et que leur similitude est si parfaite que le phéno-