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Page:Créquy - Souvenirs, tome 6.djvu/189

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SOUVENIRS DE LA MARQUISE DE CRÉQUY.

avait soin de faire observer dans son réquisitoire à MM. du Châtelet, « qu’il ne fallait pas confondre, avec la licence sans frein qui pouvait enfanter des productions coupables, cette liberté si désirable de la presse, cette nouvelle conquête de l’opinion publique, ce moyen de lumière, utile et puissant, dont nous ressentions déjà les heureux effets, et dont l’avenir nous promettait encore des influences plus salutaires à la prospérité comme à la gloire de la patrie. »

— Voici le Châtelet qui s’en mêle et tout est fini ! disait l’évêque de Carpentras… Vous allez avoir une inondation de mauvais livres à n’y pas tenir ; il est impossible qu’il ne s’en suive pas des troubles à tout renverser ! Je vais m’en aller dans notre Comtat d’Avignon où, grâce à Dieu, M. le Vice-Légat et ses officiers font bonne justice. Vous n’avez qu’à nous les envoyer sur les terres du Saint-Siége, vos soi-disant patriotes et vos hardis novateurs ; vous verrez comme on les y recevra !

On trouva pourtant qu’il était à propos de s’adresser aux évêques de France ; mais n’allez pas croire que ce fut pour leur demander le secours de leurs prières ou de leurs bons avis ; ce fut pour leur prêcher la résidence. — Oui vraiment, il faut enjoindre la résidence aux Évêques, et ce sera d’autant meilleur effet que M. Dalembert a déjà pris la liberté de leur en donner le conseil, à l’Académie française, à propos de la mort de Voltaire.

J’ai passé ma vie à désapprouver, si ce n’est à blâmer ouvertement ce que faisait ou laissait faire le Baron de Breteuil, et voici la circulaire qui par-