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Page:Créquy - Souvenirs, tome 6.djvu/261

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DE LA MARQUISE DE CRÉQUY.

Mais la Chronique nationale s’expose à devenir scandaleuse en se chargeant des gaietés de feu M. le Marquis de Villette, sans compter qu’elle ne reçoit de lui que les plaisanteries bien usées sur la vanité de M. le Maréchal de Mouchy. Je veux bien dire plaisanteries, parce qu’il y a dans un certain monde une certaine quantité de personnes qui vivent aux dépens de ce Maréchal, et qui ne passent pour avoir de l’esprit que parce qu’il avait des ridicules. Il était pourtant bien à propos d’en finir avec les ridicules du Maréchal de Mouchy, dont nous sommes prodigieusement rassasiés. Quant à l’idée de lui faire porter son nom écrit sur ses talons rouges en forme d’exergue, je dis qu’une telle plaisanterie n’annonce pas beaucoup d’esprit, d’abord parce que M. le Marquis de Villette s’était avisé de porter des talons rouges en 1779, ce qui ne lui réussit pas agréablement, comme chacun sait ensuite parce qu’il n’est m vrai ni vraisemblable qu’un homme, fût-ce le Comte de Tuffière, s’avisât d’un pareil moyen qui le rendrait ridicule en pure perte pour sa vanité. Quel est l’homme dont on va regarder les talons rouges, à moins qu’il ne soit pas en droit de les porter ? Quand le cheval dit au loup dans Lafontaine :

 « Lisez mon nom écrit autour de ma semelle, »

c’est qu’il a dessein de lui lâcher une ruade et de lui casser la mâchoire ; mais le Maréchal de Mouchy n’a jamais tendu ce piége à personne ; il a toujours passé pour respecter les mâchoires, et je n’ai jamais entendu dire qu’il ait donné, de coups de pied