Page:Créquy - Souvenirs, tome 6.djvu/29

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département. M. l’abbé Gauthier avait commencé par me faire l’honneur de m’écrire aussitôt qu’il avait entendu parler de ma maladie, et j’étais fondé à croire, que demeurant sur votre paroisse, il était envoyé par vous. Je vous regarde, Monsieur, comme un personnage du premier ordre dans l’État ; je sais que vous soulagez les pauvres en apôtre et que vous les faites travailler en administrateur éclairé, en ministre habile et généreux ; plus je respecte votre personne et votre ministère, plus j’ai craint d’abuser de vos extrêmes bontés. Je n’ai considéré que ce que je dois à votre naissance, à votre état et à votre mérite ; vous êtes un général à qui j’ai demandé pour sauvegarde un soldat, homme d’expérience et de probité. Je vous supplie de me pardonner d’avoir ignoré la condescendance avec laquelle vous seriez descendu jusqu’à moi. Pardonnez-moi aussi l’importunité de cette lettre : elle n’exige pas l’embarras d’une réponse ; et vos moments sont trop précieux pour que j’ose en désirer. J’ai l’honneur d’être avec une vénération remplie de confiance et de respect,

« Monsieur,
« Votre très humble et très-
obéissant serviteur,
Voltaire,
Gentilhomme ordinaire de la chambre du ROI.
« Ce jeudi 14, à dix heures après midi.