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Page:Créquy - Souvenirs, tome 8.djvu/133

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DE LA MARQUISE DE CRÉQUY.

tion de la chaleur vitale. Cette invention philantropique est d’une exécution facile, elle est expéditive, elle est profitable à la république française, et sur toute chose, elle est favorable à la commodité du bourreau, mais il ne faut pas nous dire qu’elle soit avantageuse ou favorable aux condamnés, car il est prouvé que la strangulation ne saurait être aussi douloureuse.

Les médecins philosophes et les gouvernans qui se disent populaires auront beau nous faire des phrases, pendant que je ne les verrai pas conseiller et adopter l’administration de la peine de mort au moyen d’une savante et douce potion somnifère, je ne croirai jamais à la réalité de leurs intentions philantropiques.

Si je ne vous parle pas souvent de l’héroïque Vendée, c’est parce que notre congrégation royaliste (dite de la Régence) n’avait pu trouver aucun moyen de correspondre habituellement ni sûrement avec les chefs de l’armée royale ; et c’est parce que nous n’en recevions la plupart du temps aucune autre information que par les journaux républicains, qui ne disaient certainement pas la vérité. N’oubliez pas, je vous le répète encore une fois, que je vous raconte l’histoire d’une femme, et que je n’ai jamais ni médité ni promis de vous faire une histoire de la révolution. Je vais me borner à vous présenter un aperçu de la législation révolutionnaire.

Sur la proposition du député Cambacérès, à qui l’initiative a toujours appartenu pour la poursuite et la rédaction des lois les plus oppressives, la Con-