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Page:Créquy - Souvenirs, tome 8.djvu/165

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DE LA MARQUISE DE CRÉQUY.

Toutes les propriétés possibles s’en trouvaient passibles (avec progression ) et tout ce qu’on vous laissait pour vivre, eussiez-vous un million de rente, était une somme de mille francs par individu composant la famille du propriétaire de ce revenu. Au-delà de neuf individus (ce qui rassemblait dans une seule maison, la prodigieuse somme de neuf mille livres de rente), on vous prenait légalement quatre mille cinq cents francs d’imposition sur ces neuf mille livres et l’on vous obligeait à prêter au gouvernement républicain la totalité de ce qui vous restait.

Imaginez la satisfaction des banquiers, des capitalistes patriotes, et des autres marchands d’écus, dont les commissaires allaient éplucher les registres, afin d’établir la quote-part de leur imposition.

En correspondance avec cette mesure fiscale, il fut décrété que tous les indigens de Paris recevraient quarante sous par jour, afin qu’ils pussent disposer de leur temps pour assister aux séances des clubs, ainsi qu’aux assemblées de leurs sections. Vous pensez bien si la commune de 93 avait ses raisons pour organiser une pareille légion de Sans-culottes et de Va-nus-pieds qui fussent maintenus à ses gages et perpétués à ses ordres ? il y eut encore un autre décret pour accorder aux jurés du tribunal révolutionnaire une indemnité de dix-huit francs par jour, sans compter une chopine d’eau-de-vie qu’on devait leur fournir au tribunal, et sans parler des autres frais de buvette gratuite.

L’abjuration de la foi catholique, et même du christianisme, avait eu lieu dans la salle de la Con-