Maxime sur l’amitié fraternelle, que Mme de Gramont m’avait priée de lui traduire, et puis c’était une prière que l’Évêque de Clermont, M. Massillon, m’avait donnée en 1736, et que j’avais copiée pour elle, il y avait à l’environ de 36 ans, peut-être ?
Il paraît que Mme de Gramont portait toujours sur elle ces deux pages de mon écriture, et je fus sensiblement touchée de cette marque de son attachement pour moi ; j’en fus édifiée, je puis dire, et voici que j’ordonne à Dupont d’ajouter ces deux vieilles feuilles manuscrites à cette page où j’en vais rester pour aujourd’hui.
« Quelle douceur, ô mon frère ! n’y a-t-il point dans cette pensée ; nous avons été formés dans le même sein, nous avons été reçus dans le même berceau, nous avons donné aux mêmes parens les noms chéris de Père et de Mère : ils ont fait pour nous les mêmes vœux, et la gloire que nous tirons de nos ancêtres nous est commune. Une femme est chère, des enfans sont aimables et des amis sont précieux, mais les sentimens que nous prenons dans la suite de notre vie ne sauraient avoir la profondeur et la solidité de ceux qui sont nés avec nous. »
« Grand Dieu ! finissez mes peines en guérissant