Page:Créquy - Souvenirs, tome 9.djvu/10

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dirigées par les conseils du comité, je n’ai pas balancé de convenir avec cette citoyenne que Marie-Thérèse-Charlotte n’ignorait plus rien, et que c’était moi-même qui l’avais instruite de la vérité qu’elle désirait et qu’elle avait sollicitée vainement de moi pendant un mois.

« Les chagrins déchirans qu’éprouvait Marie-Thérèse de l’incertitude où elle était plongée sur le sort de ses parens, la loi pleine d’humanité que le comité m’avait faite d’adoucir son sort autant qu’il dépendrait de moi ; enfin la liberté que votre honorable confiance m’avait donnée de faire et dire ce que je jugerais le plus convenable : tout a contribué à me déterminer à ne plus taire à mon infortunée compagne un secret que mon intimité avec elle me rendait chaque jour plus pénible et plus difficile à garder. J’ai l’espoir, citoyens représentans, que ma conduite en cette occasion aura votre approbation ; je la désire toujours, et le but de toutes mes actions est de la mériter.

« Les preuves de bonté que j’ai déjà reçues du comité, m’enhardissent, citoyens représentans, à en solliciter de nouvelles ; je vous demande d’être la première à informer Marie-Thérese-Charlotte de son sort ; j’ose aussi vous exprimer positivement ce que j’ai déjà témoigné au citoyen représentant Kervélégand ; c’est le désir de rester auprès de la jeune détenue, quelle que soit sa destinée. Si ces deux demandes sont indiscrètes, j’en demande pardon au comité en l’assurant que mes vues sont pures, et que sans égard au vœu