Page:Créquy - Souvenirs, tome 9.djvu/9

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tenir compagnie. Je ne sais pas si Madame Royale en fut satisfaite ; mais comme cette personne avait sollicité la recommandation des plus honnêtes gens de l’époque afin d’obtenir cette permission, tout donne à penser qu’elle avait une intention loyale, et dans tous les cas, voici les termes de son rapport au comité de sûreté générale.


À la tour du Temple, ce 18 fructidor
an III de la république.

Citoyens représentans,

« Je ne veux pas tarder vous informer de l’effet qu’a produit sur Marie-Thérèse-Charlotte la visite des Cnnes Tourzel, admises auprès d’elle d’après la permission qu’elles ont obtenu du comité. La jeune détenue a reçu ces citoyennes avec l’empressement et la joie de l’amitié ; cette première entrevue a renouvelé dans son âme des mouvemens bien naturels d’une touchante sensibilité que son courage et sa fermeté ordinaires ont bientôt surmonté ; j’ai tout lieu de présumer que désormais la présence des Cnnes Tourzel ne produiront plus que l’effet d’une société douce et agréable à Marie-Thérese-Charlotte.

« Je vous préviens de plus, citoyens représentans, que la Cnne Tourzel mère, m’ayant pressé vivement de l’informer de la véritable situation de la jeune détenue touchant les connaissances qu’elle avait des malheurs de sa famille et ne pouvant douter que de telles instances ne fussent