reur !) et qui ne s’asseyaient que sur des meubles incommodes, parce qu’ils étaient à la mode.
Cette propension vers le gothique est assez naturelle après la satiété des Publicola Chaussard, des Iphigénie Martin, des chaires curules et des bonnets phrygiens, surtout ; car, en vérité, la persistance à se coiffer du bonnet rouge aurait excédé la patience humaine !
Le temps des Céphyse et des Antigone est donc passé. On dirait qu’il est déjà loin de nous (pour la mode), et l’on peut juger combien les esprits sont en voie rétrograde, en observant les prénoms qu’on donne aux enfans. Écoutez ce petit dialogue de votre grand mère avec Mme Caristie, sa locataire de la rue de Meslay…
— Ah ! mon Dieu, oui Madame et je ne veux pas lui donner un nom païen. J’ai déjà ma fille aînée qui s’appelle Amalthée, parce que c’est le nom de la chèvre qui avait nourri Jupiter, à ce que disait son parrain, M. Dacier ! Jugez le beau plaisir pour nous que cette chèvre-là soit la patrone de notre chère petite ? Aussi mon mari m’a dit, mon Dieu ! si Madame la Marquise, qui est si bonne pour nous et qui a tant d’esprit, voulait bien être sa marraine, je suis bien sûr qu’elle lui donnerait un nom si distingué, que tout le monde en aurait jalousie, de ce nom-là !
— Madame Caristie, je ne peux pas tenir votre enfant, je suis trop âgée pour le soigner dans son éducation religieuse, ainsi que j’en prendrais l’engagement sur les fonts de baptême. C’est une obligation que j’ai toujours remplie avec une fidétité