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Page:Créquy - Souvenirs, tome 9.djvu/120

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consciencieuse, aussi vous dirai-je, en rendant grâce à Dieu, que le ciel m’en a bénie, car il n’est pas un de mes fillots qui n’ait bien tourné.

— Mais, c’est une raison de plus, Madame, et je vous en supplie !

— C’est une chose impossible… — Et puis la loi de 94 au sujet des marraines et des parrains n’est pas rapportée ; elle est encore en pleine vigueur ; et si j’allais vivre jusqu’à cent vingt ans, peut-être qu’on viendrait me remettre en prison parce que mon filleul aurait déserté ?

— Ah ! Madame ce que tout le monde désire c’est que vous parveniez jusque là ; mais si c’est une fille, dont j’accouche ?…

— Eh bien, si c’est une fille, avez-vous quelque dévotion de préférence ? Avez-vous un nom de prédilection pour elle ?

— Oh oui j’en ai deux ou trois qui ne me sortent pas de la tête ; mais avant d’en parler à M. Caristie… — Je suis persuadée que si je lui disais : Madame de Créquy les approuve,… il les trouverait charmans ! J’avais pensé, par exemple, à Blanche ? – Blanche

— Oh je vous entends bien, mais c’est qu’il y a déjà Blanche de Castille, Blanche d’Aquitaine et Blanche de Navarre ; c’est un nom de Princesse qui pourrait vous donner un faux air de prétention vaniteuse ou d’ambition…

— D’ailleurs M. Caristie n’a pas voulu entendre parler de Blanche en disant qu’elle serait peut-être noire comme une taupe ?

— Voilà ce qui pourrait bien arriver : puisque