on était sans pitié pour ceux qui se trouvaient sans ressources.
Par excès de lâcheté politique, il y eut une ordonnance de l’Archiduc Évêque de Munster pour interdire le séjour de son domaine épiscopal à tous les émigrés qui auraient fait partie de l’armée des princes français ; et pour accorder au Cardinal de Montmorency la permission de s’arrêter sur cette terre inhospitalière, on avait exigé de ce Grand Aumônier de France, une déclaration par écrit, de ce qu’il n’avait jamais servi dans l’armée de Condé.
Un autre potentat du S. empire ne voulait admettre aucun émigré sans lui faire jurer qu’il n’avait jamais porté les armes contre la république française, et du reste il est assez connu que le Duc de Wurtemberg écrivait aux commissaires de la république en ces termes-ci (pendant le congrès de Rastadt) :
« On n’a pas à me reprocher d’avoir donné un verre d’eau à un émigré, et quant aux ci-devant princes de la famille de Bourbon, s’il en est entré dans mes états, l’ordre d’en sortir leur a été notifié tout aussitôt, et suivant la règle que j’en avais prescrite à l’avance.
Les Anglais étaient bien étonnés, de ce que toutes les Françaises émigrées n’étaient pas des femmes de mauvaise vie, et de ce que tous les prêtres catholiques n’étaient pas des scélérats. Le Prince de Kaunitz disait un jour à M. de Breteuil : — Ce qu’il y a de plus extraordinaire au monde, c’est la quantité de choses que les Anglais ne savent pas ! Le Duc d’Harcourt avait cru devoir m’écrire afin de me sermonner sur ma résolution de rester en