Page:Créquy - Souvenirs, tome 9.djvu/197

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et de l’appétit ; de foiblesses et maux d’estomac, et de défaillances ; d’une insomnie continuelle ; d’étourdissemens et de violens maux de tête, qui le faisoient souvent tomber dans un évanouissement dangereux ; de plus d’un écoullement perpétuel et invotontaire de la semence ; et d’une sensation douloureuse accompagnée plusieurs fois de syncope, toutes les fois qu’il se présentoit à la garde-robe.

D’après le récit et l’exposé des incommodités dont se plaignoit M. de Crequy, né de Bourbon-Montmorency, nous avons procédé a l’examen des parties malades ; il nous a accusé et confessé ce qui suit, pour nous-mettre à portée de remédier, s’il étoit en notre pouvoir, au rétablissement de sa santé, qui étoit alors en très-mauvais état, et de le soulager de plusieurs incommodités qui mettoient ses facultés physiques et morales, et même sa vie, dans le plus grand danger ; nous avons observé :

Premièrement. Un enfoncement des os du crâne et une longue et large cicatrice à la partie moyenne et postérieure de la tête, occasionés par un coup de sabre violent que le malade nous a dit avoir reçu en l’année 1771. Depuis ce temps me malade est sujet aux maux de tête et aux ëtourdissemens.

Secondement. Le malade a dit avoir été empoisonné plusieurs fois dans ses alimens ; que sa vie a ëté plusieurs fois en grand danger, et qu’il ne l’a conservée qu’en faisant usage de contrepoisons, mais que son estomac et son appétit sont dérangés depuis ce moment là.

Troisièmement. Le malade nous a fait observer une cicatrice qui s’étend de l’aile droite du nez au bord de la lèvre supérieure, une autre, qui est à la partie supérieure du dos de la main droite ; provenant d’une plaie faite par un poignard, qui perça cette main de part en part, lorsqu’il la mit sur sa poitrine pour préserver les parties précordiales, deux cicatrices à la mamelle gauche ; et deux à la droite ;… six cicatrices, dont plusieurs sont très-longues et considérables dans l’étendue de la capacité du bas-ventre, lesquelles ont été produites par des plaies faites par des coups de poignard et d’épée, quel le malade nous a confessé avoir reçus, en différens temps. De plus, il nous a fait remarquer un grand nombre d’autres cicatrices dans toute l’étendue des fesses et des cuisses, tant à leurs parties antérieures que posté-