l’influence des grands conspirateurs qui approchoient le trône, vouloient envahir à la fois les grandeurs, les richesses, et se nourrir aux dépens des sueurs de ce qu’ils appeloient la populace.
L’Assemblée constituante me fit rendre ma liberté le premier mars 1791, me permit de poursuivre mes persécuteurs devant les tribunaux, et d’exposer publiquement mes prétentions ; mais alors la cabale de mes ennemis, c’est-à-dire, les ministres, la cour et tous les ci-devant nobles, dont je découvrirai les noms et les titres évanouis en fumée, ne doutant point qu’une captivité et des souffrances aussi longues qué celles que j’avois endurées, n’eussent affoibli mes organes et ne me rendissent entièrement étranger aux intrigues dont elle m’environna, me fit entourer d’hommes vendus à ses intérêts, qui, prétextant vouloir mon bien, s’introduisirent chez moi, sous différentes qualités, dès mon arrivée à Paris le 30 août 1791.
Ils ne réussirent que trop, les scélérats, à s’emparer de toute ma confiance, et à me conduire à grands pas vers les malheurs qui ont suivi les démarches audacieuses qu’ils m’ont fait faire auprès des représentans de la nation et dont toute la France a été instruite ; ils me firent entendre et ne tardèrent point à me persuader que je devois prendre hautement le nom de Bourbon-Montmorency, nom qui vient de ma mère, mariée secrètement avec Louis XV, et depuis publiquement avec Charles-Alphonse de Crequy, par ordre du roi, qui, la voyant enceinte de 6 à 7 mois, la força d’épouser ce seigneur, par un de ces ordres despotiques dont il n’y a malheureusement que trop de victimes ; ce qui, m’ont-ils dit, étoit, à leur connoissance, consigné dans les livres jaunes et verts qui renferment les secrets de la famille royale. Je le crus d’autant plus facilement que ma mère m’avoit toujours tenu le même langage ; mais s’apercevant que toutes leurs démarches n’aboutissoient qu’à me faire passer aux yeux du public pour un homme dont la raison étoit égarée par les longs malheurs, ils prirent à tâche de me faire commettre des imprudences et répandirent en mon nom des écrits incendiaires, dont le but étoit de faire rendre contre moi un décret qui pût m’ôter pour jamais tous les moyens de faire revivre la justice de ma cause ; heureusement l’humanité de quelques représentans du peuple