chaloupes et les embarcations du pays qui pouvaient les transporter à bord de l’escadre anglaise ; nous ne savons pas si tous les projectiles anglais étaient principalement dirigés sur nos émigrés ; mais un grand nombre de ceux-ci n’en périrent pas moins sous les feux et par le fer anglais. M. de Lauriol, ancien garde-du-corps de Monsieur, fut blessé d’un coup d’épée dans la poitrine au moment où il abordait un canot rempli d’officiers de marine. « M. de Rousseville, ancien Page de M. le Prince de Condé, et capitaine au régiment d’Enghien, se sauvait à la nage : Il atteint une chaloupe anglaise, il en saisit le bord de la main droite ; un coup de sabre le force à tacher prise ; de la main gauche, il s’accroche au bordage, un autre coup de sabre lui abat cette main ; on lui frappe sur la tête à grands coups de sabre et de crosse de fusil (par ordre de l’officier de marine anglaise), et notre malheureux compatriote est englouti dans les flots. Je l’ai vu !… » Et c’est M. de Somhreuil qui parle ainsi dans sa dernière lettre M. du Dresnay On peut ajouter à ceci que le vénérable Évêque de Doll (M. de Hercé) se trouvait tout à côté d’une chaloupe et que lorsqu’il se présenta pour y monter en tendant la main, il reçu dans la poitrine un coup de crosse de fusil qui le renversa sur les rochers de la grêve, où il a été fusillé quatre jours après.
Si vous me demandez la raison de cette férocité systématique, je vous dirai, mon Enfant, que parmi ces émigrés qui faisaient partie de l’expédi-