Page:Créquy - Souvenirs, tome 9.djvu/88

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· · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · pour les générations futures, aussitôt que le feu sacré de la Vendée fut éteint dans le sang de Charette qui mourut en criant Vive le Roi.

On se demande aussi comment il se fait que la plupart des jeunes filles et des jeunes gens d’aujourd’hui s’expriment avec un ton rude et familier qui n’est pas celui de leurs parens ? Mais je le crois bien, on les élève à tutoyer père et mère ; et vous pouvez remarquer que tous ceux et celles qui ont été stylés de cette façon-là, ne peuvent jamais parler à personne avec un ton respectueux.

— C’est vrai disait la petite de béthune a son confesseur, et je ne le nie pas ! J’ai dit à Maman — laisse-moi donc tranquille, et à Papa — tu ne sais ce que tu dis ; mais je le leur ai dit amicalement !…

Quand on nous a signifié qu’une mère de famille doit être la confidente de son fils et la meilleure amie de ses filles, on se rengorge comme si on nous avait répondu quelque chose. — Ils sont toujours très susceptibles et maladifs, dit le Manuel de la bonne Fermière, et comme ils sont difficiles à élever, une bonne fermière doit être la meilleure amie de ses dindons. Ce sont deux maximes d’une égale beauté !

Je me souviendrai toujours de la Mise de Saint-Pierre arrivant d’émigration, et comment elle ne voulut jamais rester en France, attendu que son