Aller au contenu

Page:Crawford - Insaisissable amour, av1909.djvu/22

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 22 —

seul sur un banc, pour rêver sous ces arbres. Quelques instants après, dans un salon sombre et tristement meublé, il saluait les deux jeunes filles auxquelles Mme Trimm le présentait.

« M. George Winton Wood,… mon cousin. Vous avez reçu mon billet ? Oui… Vous êtes bien aimables d’être restées chez vous. Mlle Constance Fearing… Mlle Grâce… George. Merci, non,… nous venons de prendre le thé. Oui… Nous sommes venus à pied. Le temps est vraiment délicieux ; maintenant parlez-moi de vous, ma chère Conny ! »

Sur ce, Mme Trimm fit asseoir Constance Fearing à côté d’elle, lui prit affectueusement la main, et se lança dans une conversation animée entremêlée de sourires et de questions, laissant George s’occuper de la plus jeune sœur.

À première vue il paraissait y avoir une grande ressemblance entre les deux jeunes filles, qu’augmentait encore leur costume de deuil fait exactement de la même manière. Elles étaient presque du même âge, Constance ayant à peine vingt-deux ans et sa sœur juste vingt, quoique Mme Trimm eût dit que toutes deux avaient atteint leur majorité.

C’étaient en effet de grandes et gracieuses jeunes filles, très bien faites, avec beaucoup d’aisance dans le maintien, et parfaitement bien élevées. Mais il y avait en réalité une différence marquée entre elles. Constance était blonde, Grâce était brune. L’aînée était plus délicate que la cadette et ses yeux bleus étaient plus calmes, ses sourcils moins accusés, ses lèvres moins fermes. Des deux, elle était évidemment la plus douce et la plus féminine. Il était aisé de voir que Constance serait la plus impressionnable et Grâce la plus obstinée et la plus sûre d’elle-même.