Page:Crawford - Insaisissable amour, av1909.djvu/274

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quittés après cet odieux dîner, et je n’en éprouverai plus jamais.

— Je suis désolée d’avoir ri ; je n’ai pas pu m’en empêcher. Mais je suis très contente que cela se soit terminé de cette façon-là, quoique, comme je vous l’ai dit la dernière fois, je voudrais qu’elle se mariât. Elle est devenue la créature la plus malheureuse de la terre.

— Qu’est-ce qu’il peut y avoir ? demanda George. Ne serait-ce pas la vie que vous menez ensemble ? Vous êtes si seules.

— C’est pour elle que je suis revenue, répondit Grâce d’un air ennuyé. Pour mon compte, je n’aurais jamais quitté ma pauvre vieille maison. Je lui ai dit que je ferais tout ce qu’elle voudrait, que j’irais habiter n’importe où, vivre n’importe comment. Cela m’est égal. Mais elle ne veut pas quitter New-York. Je ne peux même pas lui en parler. Elle maigrit de jour en jour.

— C’est très étrange. »

Ils causèrent encore quelque temps, puis George partit, s’étonnant intérieurement d’avoir parlé si librement de Constance à sa sœur. Il y avait à peine une demi-heure qu’il avait quitté Grâce lorsque Constance entra dans le salon, pâle et fatiguée.

« Je suis allée partout pour trouver un cadeau de noce pour la future Mme Wood, dit-elle en se laissant tomber sur le canapé. Je ne puis rien trouver, absolument rien qui convienne.

— Il sort d’ici. » dit Grâce d’un air indifférent. Constance changea de couleur et lança un rapide coup d’œil à sa sœur. Elle eut l’air de se retenir de dire quelque chose qu’elle aurait pu regretter.

« De quoi avez-vous parlé ? demanda-t-elle tran-