Page:Crawford - Insaisissable amour, av1909.djvu/278

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le salon. George écouta quelques secondes.

« Personne, dit-il. Ce n’était que le feu. »

Pendant qu’ils causaient, Thomas Craik était effectivement entré dans la pièce voisine. S’ennuyant plus que de coutume ce jour-là, l’idée lui était venue qu’il trouverait peut-être Totty chez elle et s’amuserait à la taquiner d’une manière ou d’une autre. Mme Trimm allait rentrer, avait dit le domestique, et ce discret serviteur avait ajouté que M. George et Mlle Mamie étaient dans le boudoir. M. Craik dit qu’il attendrait dans le salon, où en conséquence il avait été introduit. Il connaissait la disposition de l’appartement et évita de faire du bruit, pour ne pas troubler la paix des jeunes gens. Trouvant très amusant d’écouter un peu te qu’ils disaient, il s’avança doucement sur l’épais tapis et. se plaça dans une position favorable pour entendre.

« Ainsi tu crois que je ne t’aime que parce que tu m’aimes ? dit George. Ce n’est pas trop flatteur pour toi, »

Thomas Craik écouta quelque temps leur conversation avec attention, puis bientôt avec une expression d’ennui. Il avait eu peur de s’asseoir, dans la crainte de faire du bruit, et il se tenait debout devant une table sur laquelle, parmi beaucoup d’autres objets, était posé le petit cabinet indien qu’il avait donné autrefois à sa sœur. Bien des années s’étaient écoulées depuis qu’il le lui avait envoyé, mais sa mémoire des détails n’avait pas oublié le secret du tiroir. Il le considéra longtemps avec curiosité en se demandant si Totty n’y enfermait pas quelque objet de valeur. Puis il lui vint à l’esprit que si réellement elle y cachait quelque chose ce serait une excellente plaisanterie d’enlever cet objet pour le lui rapporter ensuite.