réponse toujours pleine d’intérêt, comme si elle n’avait encore jamais été donnée.
« Bien tendrement.
— Est-ce tout ? demanda-t-elle, feignant d’être désappointée, mais souriant. Quand je te demande si tu m’aimes, tu me fais presque toujours la même réponse.
— Évidemment, dit George en riant. Mais comme tu ne varies pas beaucoup la question, il n’est pas étonnant que mes réponses soient aussi un peu monotones.
— Mes questions t’ennuient peut-être, dis, George ?
— Non, ma chérie. Je serais bien difficile si tu m’ennuyais avec ton charme.
— Qu’est-ce que le charme ? Que veux-tu dire par là ?
— Le charme, répondit George, est ce que tout homme qui aime une femme trouve en elle…
— Mon Dieu ! s’écria la jeune fille, ne peux-tu faire une définition plus précise ?
— Peut-on définir ce qu’on sent seulement et qu’on ne peut voir…
— Et puis, si cela te fait m’aimer, pourquoi m’inquiéterais-je de savoir comment cela s’appelle. Du reste, sais-tu réellement ce que c’est ? C’est l’amour lui-même. C’est parce que je t’aime beaucoup, bien profondément, que je te fais m’aimer. Le charme n’existe pas. »
Mamie riait tout bas et remuait la main qui pendait sur le bord du canapé comme pour chercher à saisir les doigts de George. Il obéit machinalement à cet appel.
« Tiens ! qui est là ? » demanda Mamie après un instant de silence.
Elle croyait avoir entendu quelqu’un entrer dans