Page:Crawford - Insaisissable amour, av1909.djvu/296

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explication. Le domestique vint allumer le gaz et attiser le feu sans que Trimm le remarquât ou interrompit sa promenade monotone.

Totty, complètement abattue par la découverte et l’insuccès de ses machinations, s’était mise au lit, soignée par sa fidèle femme de chambre, qui restait surprise qu’aucun des remèdes accoutumés ne pût tirer un mot de satisfaction ou une expression de soulagement à sa maîtresse.

En bas, dans le salon où elle avait vu pour la dernière fois celui qu’elle aimait, Mamie était étendue sur le canapé, les yeux secs, les lèvres serrées, les joues pâles, ne sachant rien, si ce n’est que sa passion, au milieu de sa plus belle traversée, était venue se briser sur un récif.

Dans une autre maison, bien éloignée, Grâce Bond, appuyée sur une grande cheminée, un sourire moitié triste, moitié dédaigneux, sur son visage morne, pensait aux indécisions de sa sœur et à sa jeune existence sans but.

Au-dessus, dans sa chambre, Constance, agenouillée, priait de tout son cœur, bien qu’elle sût à peine pourquoi, tandis que de grosses larmes coulaient sans s’arrêter le long de ses joues amaigries.

« Et pourtant, quand il est revenu à la vie, c’est moi qu’il a appelée la première ! s’écria-t-elle en tendant les mains et en levant les yeux comme pour protester contre l’injustice du ciel.

Et sur un lit à colonnes, dans une chambre somptueuse, ou la lumière adoucie se jouait sur de riches sculptures et des peintures de maîtres, un vieillard était étendu, mourant de son dernier accès de colère.

Tout cela à cause de George qui, avec la conviction que plusieurs de ces personnes, sinon toutes,