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ra. Allons…, je lui en fais mon compliment. Mais cela me donne envie d’aller aujourd’hui prendre des nouvelles de M.  Craik. Ne serait-ce pas témoigner ainsi d’un admirable esprit de charité et d’oubli des injures ?

— Vous ne parlez pas sérieusement ! s’écria précipitamment Constance.

— Ce serait une preuve que j’ai profité de votre leçon.

— Non. Ce serait de l’hypocrisie inconvenante en ce moment.

— Vous trouvez ? Il me semble que ce n’était que de la politesse.

— D’après ce que vous m’avez dit, on ne doit guère s’attendre dans cette maison à des politesses de votre part.

— Suis-je obligé de dire au domestique le motif qui me guide, quand je viens m’informer de la santé d’un parent mourant.

— Vous pouvez tout aussi bien vous en informer chez Mme  Trimm.

— La maison de M.  Craik est sur mon chemin… celle de Totty n’y est pas.

— J’espère que vous…, mais après tout, c’est absurde de ma part, vraiment ! Ce n’est pas mon affaire. »

George ne trouva rien à répondre à cet aveu, mais l’expression d’amusement qui parut sur son visage n’échappa pas à Constance et elle se mit à rire, un peu agacée.

« Vous êtes obligé d’admettre que ce n’est aucunement mon affaire, vous voyez bien, dit-elle.

— Je suis dans la position d’un homme qui ne peut donner son assentiment sans être grossier, et qui pourtant ne peut avoir une opinion différente sans être en contradiction avec la vérité.