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La porte s’ouvrit et Sherrington Trimm entra. C’était un petit homme très vif, un peu gros, chauve et très replet vers le menton et le cou, avec des yeux bleus perçants, toujours en mouvement, et une moustache grisonnante, coupée très court. Ses mains étaient fines, ses pieds très petits, sa mise irréprochable. Il s’avança vivement vers le lit et prit une des mains décharnées de Craik dans la sienne, avec un air de sincère sympathie.

« Comment cela va-t-il, Tom ? demanda-t-il, en adoucissant un peu sa voix enjouée.

— Selon le docteur, grommela Craik en jetant un coup d’œil au médecin, j’aurais dû mourir cet après-midi. Je désire faire mon testament, préparez donc tout ce qu’il faut, Sherry. Laissez-nous seuls, je vous prie, » ajouta-t-il en s’adressant au médecin.

Ce dernier sortit suivi du domestique.

« Votre testament ! s’écria Sherry Trimm quand la porte se fut refermée derrière eux. Je supposais…

— Mauvaise habitude de supposer. C’est une erreur. Mettez cette tasse à ma portée… là. Il y a du papier sur la table. Asseyez-vous. »

Trimm vit qu’il valait mieux ne pas discuter et obéit. Il était vraiment très surpris de la tournure subite que prenaient les affaires, car il savait parfaitement bien que, quelques années auparavant, Tom Craik avait fait un testament par lequel il laissait la totalité de sa fortune à sa sœur unique. Impatient de connaître ce que son beau-frère avait l’intention de faire à présent, il se prépara vite à écrire sous sa dictée.

« Ceci est ma dernière volonté et le dernier testament fait par moi, Thomas Craik, » dit vivement le malade. Y êtes-vous ? Continuez. « Par