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« Pouvez-vous être le deuxième témoin, Sherry ? Non, peut-être ? Docteur, faites appeler Stubbs, je vous prie… Il fera l’affaire, n’est-ce pas ? »

Trimm approuva d’un signe, pendant qu’avec l’aide du médecin il avançait près du lit une petite table de malade, sur laquelle il étala le testament, dont l’encre n’était pas encore sèche. Trimm présenta la plume trempée d’encre à M. Craik.

« Laissez-moi boire d’abord, » dit celui-ci.

Il avala avidement une gorgée, puis jeta un regard autour de lui.

« Voulez-vous signer ? demanda Trimm très nerveux.

— Stubbs est-il là ? Attendez-le. Là, Stubbs… vous voyez… voici mon testament Je vais le signer, vous en êtes témoin.

— Oui, monsieur, » dit le maître d’hôtel d’un air grave.

Il s’avança avec précaution, de façon à voir le document et à le reconnaître si jamais il en était besoin.

Le malade se souleva pendant que le médecin passait son bras derrière les oreillers pour le soutenir. Il prit alors la plume et traça son nom en grosses lettres très nettes. Il ne quitta le papier des yeux que lorsque le médecin et le domestique eurent signé comme témoins. Alors sa tête retomba sur l’oreiller.

« Emportez-le, Sherry, et gardez-le, dit-il d’une vois faible, car ses forces l’avaient abandonné subitement. Vous pouvez en avoir besoin demain… ou un autre jour. »

Machinalement il posa ses doigts sur son pouls, puis resta complètement immobile. Sherrington Trimm lança un coup d’œil interrogatif au médecin qui se contenta de lever les épaules et s’éloi-