— Je le suivrais, je vous assure, dit George d’un
air sérieux. Il y a une grande différence entre ce
temps-là et à présent.
— Vraiment ?
— Oui. Ne le sentez-vous pas ?
— Je vous connais mieux qu’alors.
— Et moi aussi, je vous connais mieux,… hier… bien… mieux.
— Alors, vous êtes disposé maintenant, à suivre les conseils sensés…
— Les vôtres seulement, mademoiselle.
— Les miens ? Mais je ne vous en donnerai plus jamais. Je vous en ai déjà beaueoup trop donné.
Constance posa l’ouvrage qu’elle tenait et regarda par la fenêtre. Il y avait une expression singulière sur son visage, comme si elle hésitait entre la crainte et la satisfaction.
— J’aimerais mieux des conseils… que rien, dit George à voix basse.
— Que pourrais-je vous donner ? »
Sa voix avait un accent de surprise Elle paraissait stupéfaite.
« Ce que vous ne me donnerez jamais, j’en ai peur,… ce que j’ai bien peu le droit de demander. »
« Monsieur Wood, dit-elle soudainement, vous allez me faire une déclaration…
— Précisément, répondit-il avec une singulière rudesse.
Puis tout à coup sa voix s’adoucit complètement.
« Je m’y prends mal… pardonnez-moi… J’ai pu résister jusqu’ici,… mais je ne le peux plus. Permettez-moi de m’exprimer une seule fois,… cette fois-ci seulement… Mademoiselle, je vous aime de tout mon cœur. »
Ce fut avec un grand soulagement que George