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LE CONCILE DE CLERMONT


En 1095


ET LA PREMIERE CROISADE





INTRODUCTION ET INDICATION DES SOURCES



Durant la seconde moitié du xviiie siècle, et la première partie du nôtre, on ne parle des Croisades qu’à voix basse. Les préjugés sont tels qu’amis et adversaires étendent volontiers un voile épais sur le récit de ces célèbres expéditions militaires. Maury, prêchant le panégyrique de saint Louis, dans la chapelle du Louvre, devant les membres de l’Académie française, fait appel aux plus habiles ressources de sa rhétorique, pour mentionner, en passant, l'héroïsme de Damiette et de Tunis.

Aujourd’hui, nous sommes plus francs, et, sur une foule de points, plus équitables. Les détracteurs des Croisades sont encore nombreux ; mais déjà ils n’osent guère appuyer leur dédain ou leur hostilité sur les documents originaux, Mieux étudiée, et partant mieux comprise, cette héroïque phase de nos annales chrétiennes commence à reconquérir son auréole. Les persiflages démodés ne nous suffisent plus. Nos exigences ne sauraient accepter sans contrôle les assertions de l’école encyclopédique, trop intéressée à falsifier les faits pour en déduire des conséquences erronées.

Au dire d’Henri Martin, les Croisades ont été le plus grand