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Page:Cremieux - .Femmes ecrivains d aujourdhui.djvu/421

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venu demander à la statuette que des miracles temporels : la santé, la fortune, les biens matériels… Tout cela pouvait être accordé par le faux Christ, l’Antichrist, le roi de la terre.

Le jour seulement où Pater Gondo lui amènera une femme troublée de remords qui vient demander la paix du cœur, on s’apercevra de l’impuissance de l’idole. Jeté hors de l’église, l’Antichrist sera saisi par Gaëtano, devenu chef des socialistes de Diamante ; à l’aide de son pouvoir il tentera d’établir le paradis ici-bas : « Et ce sera la plus dangereuse des tentations qu’ait subi la Terre. »

Aussi Pater Gondo, dans une conversation avec le Pape (dont l’ironie, si elle n’était un peu trop appuyée, rappellerait certaines pages d’Anatole France), sera sévèrement admonesté.

Il ne devait pas jeter à la rue le petit Christ étranger ! Il devait le garder en son église, tandis qu’il n’était qu’un enfant, le traiter doucement, l’agenouiller aux pieds du vrai Christ et le lui faire reconnaître pour Seigneur et maître !

« — Mais, dit Pater Gondo, le Saint-Père pense-t-il qu’on puisse guérir tous les maux de ce monde sans que le ciel ait à en souffrir ?

« À cette question le vieux pape sourit :

« — On raconte, dit-il, que pendant que Notre Seigneur était en train de créer le monde, il voulut un jour savoir s’il lui restait encore