il y a de bons ports, et je pense que bientôt il poussera là des villes et des villages. Et il ne manquera pas de bons champs labourables, bien que la terre soit toute découpée. Et comme les fils du possesseur de cette terre, pour aller d’une île à l’autre, devront, dès l’enfance, se servir de bateaux, ils deviendront de bons marins qui pourront aller dans les pays étrangers et en rapporter de grandes richesses. Que vous semble de cette part ?
« Et les trois fils dirent d’une seule voix que celui qui l’aurait devait s’estimer heureux.
« En effet, dit la géante, à cette part, il n’y a rien à reprocher, et la seconde n’est pas moins bonne. Dans celle-là, j’ai réuni tout ce que je possède de terrains plats et de champs découverts, et cela va, d’un seul tenant, du Mälar à la Dalécarlie. Et celui qui choisira cette part n’aura pas de regrets. Il pourra planter des céréales autant qu’il voudra, et ni lui ni a ses descendants n’ont à se faire de souci pour leur entretien. Pour que les plaines ne soient pas desséchées, j’y ai fait passer de grands cours d’eau, qui forment de-ci de-là des chutes, où l’on pourra mettre des moulins et des fabriques. Le long des canaux j’ai entassé de hauts déblais sur lesquels on peut très bien planter des arbres pour avoir du bois