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Page:Cremieux - .Femmes ecrivains d aujourdhui.djvu/427

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à brûler… Voilà la seconde part, et je pense qu’elle peut satisfaire ?

« Et de nouveau les fils dirent ensemble qu’ils remerciaient leur mère d’avoir tout si bien arrangé pour eux.

« J’ai fait de mon mieux, dit-elle, mais j’arrive maintenant à la troisième part, qui me donne bien du souci et pour laquelle je me suis vraiment cassé la tête. Car, voyez ! une fois que j’ai mis mes beaux rivages, mes prairies et mes îles boisées dans la première part, mes champs et mes plaines fertiles dans la seconde, que me reste-t-il pour la troisième ? Rien que des forêts de sapins dans la montagne, des sommets dénudés, des murs de rochers, de pauvres groupes de bouleaux et de petits lacs. Aucun de vous naturellement ne voudra prendre cette part. J’ai pourtant réuni toutes ces bagatelles, et je les ai placées au Nord et à l’Ouest, au-dessus du pays plat, mais j’ai bien peur que celui qui les aura n’ait que la misère en partage. Il ne pourra avoir de bétail, et devra se contenter de pêcher dans les lacs et de chasser dans les forêts. Il aura bien assez de chutes d’eau pour construire autant de moulins qu’il voudra, mais que leur donnerait-il à moudre ? Rien que l’écorce de ses arbres ! Et il faudra qu’il se défende contre les ours et les loups, qui se trouvent là comme chez eux.