peries flottantes au lieu de la serrer de près. Les petites nouvelles d’Anne-Charlotte rappellent tout à fait, quant à l’exécution, les nouvelles de Guy de Maupassant.
Il n’y a pas imitation puisque les sujets, la matière des récits est tout à fait originale, mais l’auteur emprunte à la formule naturaliste notamment son objectivité absolue, puis le système de la « tranche de vie », favorable à un esprit comme le sien, qui ne veut ni ne peut enfanter des intrigues abondantes.
Anne-Charlotte a même, un certain jour, vraiment plagié le naturalisme, et cette fois, non seulement dans ses procédés, mais dans ses sujets mêmes… et ce jour-là elle a été fort mal inspirée. Elle a écrit une nouvelle intitulée Aurora Bunge[1], qui causa un petit scandale ; qui, ayant été attaquée avec excès, fut violemment défendue, et qui ne méritait vraiment pas cet excès d’honneur.
Aurora Bunge est l’histoire d’une jeune fille mondaine, d’une « reine de bal », qui atteint la trentaine sans être mariée, et qui, fatiguée moralement et physiquement de son existence fausse et conventionnelle, passe pour la première fois trois mois à la campagne dans un pays reculé. En pleine nature, elle refait sa santé et sa force… et un beau jour, dans un subit éveil des sens, se
- ↑ Aurore Bunge. Stockholm, 1883. Second volume du recueil intitulé : Ur lifvet.