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Page:Crevel - Babylone, 1927.djvu/117

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accordé le temps d’un rigoureux examen des faits. Enfermé dans son cabinet de travail, il y demeura trois heures à réfléchir. Silencieuses, sa fille, sa petite-fille attendaient dans le grand salon. Quand il vint les rejoindre, la femme esquissa un geste pour signifier à l’enfant de se retirer. Lui, d’un mot, exprima la volonté contraire, sûr que serait d’un merveilleux enseignement cet exemple encore tout chaud, dont il était si facile de tirer des conclusions, fort propres à former un jeune esprit. Et, tout de go, il commença :

— Le désolant spectacle des catastrophes dues à la rêvasserie, au goût d’un vague et mystique inconnu, décide l’intelligence au culte de ces deux maîtresses de l’Univers : la Raison et l’Observation. Par elles seules, nous atteignons à la connaissance de la réalité. Cette connaissance ne nous flatte pas toujours dans notre orgueil humain. Mais les délices du mensonge, des paradis artificiels cachent bien d’autres dangers. Nous voilà ce soir réunis, pour déplorer de bien tristes événements. Et toi, ma fille, plus encore que moi, tu es à plaindre. Mais mon devoir d’homme et de positiviste est de t’aider à voir le plus clairement, même si ce doit être le plus douloureusement, parmi tout cet imbroglio. Le diagnostic établi, nous chercherons le remède.