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Page:Crevel - Babylone, 1927.djvu/120

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grand intérêt, le plus grand profit. D’origine anglaise, ce révérend qui a nom Mac-Louf…

— Mac-Louf ?

— Oui, Mac-Louf. À des oreilles françaises ce nom semble peut-être moins flatteur que La Rochefoucauld ou Talleyrand-Périgord, mais la satisfaction que les hommes tirent de trois ou quatre syllabes qui les désignent à l’attention de leurs contemporains, nous savons ce qu’elle vaut. L’orgueil de s’appeler comtesse de X., baronne de Z., quelle vanité en comparaison d’une paix respectable.

— Sans doute, père.

— Alors tu ne soulèves aucune objection à ce mariage ?

— Non, père…

— Voilà qui est bien. Je me réjouis. Mais pour que tu ne sois point surprise la première fois que tu le verras, je veux d’abord te dire que Mac-Louf n’est pas précisément un géant. Il ne mesure pas tout à fait un mètre cinquante. Or, si la taille est modeste, il a eu l’esprit assez subtil pour en tirer parti. D’une excellente famille, mais orphelin dès l’âge de six mois, Mac-Louf, de fort bonne heure, a dû pourvoir à ses besoins, et je me permettrai de faire remarquer en passant que cette vie à la dure