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Page:Crevel - Babylone, 1927.djvu/133

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Qu’un psychiâtre s’obstine à parler de toutes les hygiènes, la physique, la spirituelle, la sociale, l’enfant qui devient femme, voudrait mettre en pièces son discours, rideau sempiternellement baissé entre une inquiétude et la scène où doivent se jouer la vraie comédie, le vrai drame.

Enfin, miracle, expédiée du Congo par le missionnaire arrive une petite bonne femme de couleur pour aider la cuisinière qui se fait vieille. Des deux adolescentes, celle qui décline les verbes grecs réguliers se découvre l’ignare, puisque l’autre avec des mots d’une syllabe, juge la vie, ses joies, ses peines et sait par expérience, pour de vrai, combien douces aux jeunes seins sont les grosses lèvres des garçons de son pays. Ombre bleue des palmiers, oasis de midi, quels jeux avec les tétons noirs, mordillés, pressés de doigts impatients, fruits durs et froids dont il s’agit de faire jaillir les pulpes.

— Oui, mais à vingt ans, interrompt la femme de chambre arriviste et trop prévoyante qui a remplacé la buveuse de pétrole, à vingt ans les poitrines, ma petite, c’est balloti et ballotin.

— Balloti. Ballotin. Rigolo ça, constate à pleines dents la négrillonne.

— ça dépend pour qui, ma chère, riposte la