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Page:Crevel - Babylone, 1927.djvu/141

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tu gazouilles, colombe de cirage. Les parures que les veuves réservent aux maisons des hommes morts elles font bien sur ta peau. Entre tes seins tu piques une tache violette, et, à la suite d’un premier reflet, tout un arc-en-ciel s’allume à même ton ventre poli. Mais que cherche, dans l’aube grelottante, ce fauve déguisé en jeune ouvrier siffleur ? Jolie brute, la ruse des faubourgs se fait ensorceleuse de négresse. Sur la pierre qui rappelle aux vivants l’existence achevée d’on ne sait quel Dupont, il est facile de coucher la bouquetière du passé. Toc et retoc. Et de jouir à hurler d’une fleur autrement douce à l’épithélium des mâles, que les autres, en toute simplicité végétales, ou encore celles dites du souvenir. Mais petit coq, tu pars sans même réveiller d’un cri triomphant la négresse assoupie. Elle aura beau se tendre pour d’autres viols, il lui faudra partir avant l’arrivée des fossoyeurs.

Elle va et les ruisseaux rencontrés lui montrent, écrites en lettres de poussières, des noms de cadavres dont marqua sa nudité, le séducteur qui la prit entre son désir et un tombeau. Poisson d’ébonite vous méprisez les réconfortantes surprises des fleuves, parce que sur votre peau est quelque chose à ne point effacer. Mais dites donc, vous dont le triomphe noir déjà n’est plus que