Aller au contenu

Page:Crevel - Babylone, 1927.djvu/145

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

sur les visages des Anglo-Saxons de tous âges, sexes et confessions, la moindre gifle d’un piano mécanique, jusqu’à la fin du monde, réveillera pour de hurlantes folies les soirs des ports de mer. Incendie de chansons que le soleil allume à son coucher, l’enfant qui est presque femme sait tromper son monde, pour aller jusqu’à la petite place rectangulaire où les matelots du monde entier étalent les bazars de leurs désirs. Torses pétris de joie, visages taillés à même le mépris, lèvres gonflées de force cruelle, que peuvent contre la marée de chair les hommes d’os et de drap noir ? Mac-Louf, par les quartiers que sa femme appelle les vilains quartiers, répand des kilos de brochures pieuses. Et lisez plutôt ce petit papier rose qui s’échappe d’entre leurs feuillets :

« Si vous désirez le pardon de Dieu, en acceptant le Seigneur Jésus-Christ comme Sauveur et divin Maître, selon la simplicité de l’évangile et en dehors de tout ce que les hommes ont inventé et brodé, nous serons heureux de vous envoyer gratuitement le Nouveau Testament et des brochures, et de correspondre avec vous.

« Écrire à M. Core, chez M. Willy, 310, boulevard Chape, Marseille. »