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Page:Crevel - Babylone, 1927.djvu/146

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Le pardon de Dieu. Jolie formule pour troubler. Mais que peut cette hypocrisie contre une insolence libre épanouie.

Le pardon de Dieu. Ils ont de si bons muscles les gars, et elles aiment tant ces muscles, les filles, que Mac-Louf et sa clique les amusent à la manière d’un guignol ou d’une parade. Dans l’ombre douce des bistrots, quand ils n’ont rien de mieux à faire, une main au front, en abat-jour, de l’autre, ils feuillettent ces livres. Entre deux paraboles, à petites mais savantes gorgées, ils se délectent d’un apéritif façon absinthe, et cependant, s’étonnent qu’il y ait eu des gens assez salauds, pour jeter des pierres à la femme adultère.

La négrillonne qui ne s’empêtre pas dans la fidélité, n’est pas longue à éprouver les ressources amoureuses de cette ville de chair. La voilà qui rentre à l’aube délicieusement fourbue. Ses lèvres gardent le souvenir des baisers qui sentent le vin rouge, la virilité bien cuite au soleil, l’ail et la férocité. Sur sa poitrine entre la peau et la chemisette, elle serre l’évangile selon saint Jean, dont vient de lui faire cadeau, à la minute des adieux, le compagnon de sa nuit, matelot en partance qui avait hier même reçu toute la collection sainte. Douce saison des pivoines, les corps après l’amour