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Page:Crevel - Babylone, 1927.djvu/153

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fleuriste, plutôt qu’à la fleuriste elle-même ou bien encore au premier caillou heurté du bout de ton soulier.

Voilà pourquoi, par ce midi flambant haut, tandis que tu marches entre l’enfant qui devient femme et son père, tout ce qui peut renvoyer ton image te révèle sœur des murs et des pavés où, depuis des jours et des jours, les épingles de soleil ont crevé, chacune, sa goutte d’inutile couleur entre les mailles des pierres. Si tu avais la vanité des apparences, tu pourrais donc te réjouir, puisque même la chaleur te prouve aussi peu que possible semblable aux autres créatures, qui, elles, se gonflent, oscillent et donnent à croire que, s’il en prenait fantaisie à la mer, là-bas, leurs corps se détacheraient du sol, pour s’envoler cahin-caha, jumeaux des Montgolfières dont les zigzags et l’inquiétude, au-dessus des arbres, poursuivent de leurs cauchemars l’enfance, durant la saison des kermesses, dans les villes d’eau.

L’heure sent le jouet vernis, la paille de litière, la friture, la glace à moitié fondue sur le poisson qui n’en peut mais, les sorbets à l’eau croupie, le cervelas, les gestes sans joie.

Arc-en-ciel d’ironie, sous le panama du psychiâtre, sous le chapeau de paille noire à bords