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Page:Crevel - Babylone, 1927.djvu/158

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séduire entre Renoir et Cézanne. Puis il te parla d’un génie adolescent de Chelsea, de la mode des bracelets d’ivoire massif, qui ossifiaient en serpents nègres les bras de telle étrange jeune femme, des colliers de plume dont telle autre hérissait son cou. L’homme sans visage continuait à conseiller d’écrire et tu ne l’écoutais même pas. Seulement, parce que tu pensais qu’il était un peu sot à une jeune femme de ton âge d’arriver vierge dans une France que tu croyais fleurie de sensualité, avec lui tu acceptas de passer la nuit. Apprentissage indifférent. À l’aube il ouvre une grande valise, en sort de longs bambous, des fourneaux d’argent, de jade, allume une petite lampe. Et tu acceptes que devienne transparent ton corps. Demain l’homme sans visage partira pour l’Inde. En souvenir du service qu’il t’a rendu tu acceptes un peu de sa drogue, et tout ce qu’il faut pour en jouir.

Alors, quel merveilleux midi, après le long matin immobile. Tu es toute seule devant ta glace. Tes oreilles sont trop jolies pour que tu les montres toutes les deux. Tu secoues ta chevelure et d’un coup, fais chavirer sa masse entière à droite. À gauche un coquillage rose transparent est couché sur un lit d’algues flamboyantes. Alors, satisfaite, tu vas vers la maison où n’est point d’autre lumière