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Page:Crevel - Babylone, 1927.djvu/167

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cune des chambres à plaisir, ouvertes en boutiques, il risque un œil. Ces dames l’ont surnommé Ratichonnet. Et parce qu’elles trouvent le temps long sur leur seuil, elles s’amusent à poursuivre Ratichonnet, tirer les basques de son habit, enlever son chapeau, lui lancer des trognons de choux. Résigné, il continue sa route, interroge : Avez-vous vu une négresse ? Pour toute réponse des haussements d’épaules selon un rythme difficile à interpréter, des rires gras, de grosses tapes sur des cuisses trop visibles. Les maritornes d’ailleurs ne se contentent point d’avoir donné à Mac-Louf un sobriquet, de lui jouer mille tours, mais encore se permettent de ces familiarités par trop précises qui font perler la sueur au front, trembloter la voix et ployer des petites jambes maigriottes.

Révérend, elle est lourde à porter votre croix, et pénible à gravir ce Golgotha qui sent le saucisson à l’ail, l’humidité louche, les contrefaçons d’absinthe et la viande qui a beaucoup servi. Si vous voulez faire repos, appuyé contre un mur, une grosse main baguée de zinc vous secoue. Une voix de brune, sur votre fatigue éclate, comme le soleil, là-haut, sur le pavois des loques.

— Hé quoi, mon joli. Tu languis. Un peu de pastis. On connaît des belles filles, té. Maquarelle,