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Page:Crevel - Babylone, 1927.djvu/195

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cette écorce où s’obstine la marche des insectes tristes. Casse tes jambes araignées des jours grelottants, et toi, éclate, ballon de feuilles que les branches attachaient pour une verte servitude. Frères et sœurs du baiser universel ont jailli des créatures. Écoutez leurs chants, voyez leurs gestes. Elles sont aussi belles que la Cynthia de l’enfance, plus souples que les fauves et leur peau a la même fraîcheur que l’ombre légendaire, où, d’avoir dormi, nul n’a jamais voulu se réveiller. Soulevez-vous, flammes des rideaux rouges. La Calypso d’ébène au fin fond de sa grotte, combien de jours saura-t-elle retenir l’Ulysse en Oxford’trousers ? Sur un mauvais canapé, l’univers entier s’abolit pour deux pieds de soie violette, deux longues jambes couleur de cannelle, et une petite gueule de caoutchouc doublée de corail. Le mâle n’a d’autre volonté que de prendre toutes les figues de cet arbre.

Petite fleur de cirage, caprice de couleuvre, anguille, goutte de plomb fondu, braise du ciel, on lui en donne des noms. Les mains appuyées à son flanc deviennent plus lourdes que les barques ivres de mort. Voyageurs, ce serait trop simple, si, une fois pour toutes, acceptaient de vous ensevelir les vagues d’onyx. Il faut partir, continuer la vie, et dans le soleil à chaque pas, de mieux en mieux,