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Page:Crevel - Babylone, 1927.djvu/48

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cuiseur de diamants au centre de la terre. Chaîne des dames, bouquet mauve, rose, bleu, valseuses, tourbillonnez légères, en attendant l’émeute, ce cyclope qui vous bousculera d’une simple pression de pouce, impitoyable à la catastrophe des chignons défaits, des anglaises débouclées, de toutes les chevelures balayant le sol, pauvres racines en mal de terre authentique.

Grande ouverte à la frénésie des narines faubouriennes les corolles de vos jupes, leurs frous-frous parfumés au patchouli saouleront, d’une ivresse nouvelle, les buveurs de vin rouge et ils n’entendront pas vos cris, les belles, pas plus que vous-mêmes les hurlements des pivoines, dont le meurtre ensanglantait, de gouttes trop douces, trop lourdes, l’azur de vos opalines. Pistils de soie noire offerts à leurs rugueuses caresses, vos jambes, comment leur effroi apprendrait-il la pitié aux mains des porteurs d’eau ? Leurs dents inexorables plantées à même la chair épanouie hors d’une gaine de soie tendre, il sera bien temps de vous repentir des corsages faits au tour, d’où jaillissait, pour exaspérer la tentation brutale de ces hommes, un triomphe de seins, de globes laiteux d’épaules. Bien entendu jusqu’à la dernière minute, nul ne devinera ces justes menaces, et, en hommage aux