Page:Crevel - Babylone, 1927.djvu/59

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servé son sang-froid. Du fond du cœur elle remercie la tante au ventre de plumes et long voile, grâce à qui vient d’être enfin rompue la monotonie des jours. Une bassinoire de cuivre, derrière la tête de la nouvelle mystique, dessine une auréole fauve, et, touché par tant de majesté, le vieux savant, qui voudrait trouver, dans le désordre de son esprit, de quoi étayer sa foi chancelante, fortifier sa soumission déjà moins certaine aux faits, sans frustrer d’une grandeur inattendue celle qui porte son nom, en toute conscience, cherche quelles raisons, logiquement, ont bien pu décider sa défunte belle-sœur à se métamorphoser, ainsi, en chouette.

— Peut-être est-ce encore un nouveau coup de Cynthia. Pourtant nous avons toujours fait pour elle tout ce qui était de notre devoir.

— Si quelqu’un a quelque chose à se reprocher, ce n’est certes pas de notre côté.

— Alors ?

— Alors, reprend la grand-mère, cet ensemble de faits me trouble d’autant plus que, si nous avons toujours été, ma chère sœur et moi, comme les deux doigts de la main, il me faut bien avouer que, par exception, à la mort de la cousine de Compiègne, dont nous étions les deux seules héritières, nous avons eu une scène et des plus violentes et,